ON AIR : CARTOGRAPHIER ET RÉPERTORIER LE MONDE ET LES PAYSAGES SONORES, DE L’ACOUSTIQUE À L’ÉCOACOUSTIQUE
08 novembre 2023 en distanciel
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9h00 : Introduction et bienvenue par Jérôme Sueur (MNHN)
9h15-9h45 : Un aperçu mondial de la recherche en écoacoustique : vers une description des globale des paysages sonores par Kevin Darras (INRAE, Unité EFNO)
L’écoacoustique offre des méthodes innovantes pour suivre la biodiversité et les phénomènes environnementaux de manière passive. En effet, des paysages sonores sont enregistrés dans tous les écosystèmes aquatiques et terrestres, et une multitude d’outils existe pour enregistrer et analyser les sons de l’environnement et des organismes. Nous résumons les avancées de la recherche dans les différents biomes et présentons les approches utilisées pour relever les défis techniques et scientifiques tout comme les limites du suivi acoustique passif. Nous montrons les occasions pour des approches macro-écologiques qui permettraient de dévoiler des patrons écoacoustiques globaux et terminons avec un aperçu visuel et audible des paysages sonores de différents écosystèmes pour entendre ce qu’ils révèlent sur l’environnement naturel et les activités humaines.
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9h15-9h45 : Paysages sonores d’un monde confiné : le projet Silent Cities par Nicolas Farrugia (IMT Atlantique, UMR CNRS Lab-STICC) et Samuel Challéat (CNRS, UMR CNRS GEODE)
Les réponses politiques à la pandémie de Covid-19 ont entraîné des changements importants dans les paysages sonores des villes du monde entier. D’avril à octobre 2020, le consortium “Silent Cities”, composé de 260 contributeurs de 35 pays, a constitué une collection unique d’enregistrements de paysages sonores pour rendre compte des changements acoustiques locaux dans les zones urbaines. Nous présentons ici cette collection, accompagnée de métadonnées comprenant des descriptions d’observation des contextes d’enregistrements par les contributeurs, des données environnementales, des niveaux de confinement et le calcul des descripteurs acoustiques. Nous avons procédé à une validation technique de l’ensemble de données à l’aide de modèles statistiques exécutés sur un sous-ensemble de paysages sonores annotés manuellement. Nous avons confirmé l’utilité à grande échelle des indices éco-acoustiques et de la reconnaissance automatique des événements sonores sur le jeu de données du projet Silent Cities. Nous espérons que le jeu de données de Silent Cities sera utile pour des recherches dans le domaine multidisciplinaire des sciences de l’environnement.
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10h15-10h45 : Consortium SoL : vers une infrastructure interdisciplinaire et mutualisée pour les données écoacoustiques par Shadia Kilouchi (CNRS, UMR Passages) & Jérôme Sueur (MNHN, UMR ISYEB)
La crise de la biodiversité entraîne un développement grandissant des enregistrements des sons du vivant que cela soit dans le domaine de l’éco-acoustique ou dans les études de paysages sonores. Le développement croissant de ces données numériques sonores n’est pas accompagné des infrastructures nécessaires pour conserver ces données et faciliter le dépôt pour les scientifiques. Conserver ces données et les rendre accessibles au plus grand nombre est un enjeu majeur pour la sauvegarde de ces témoignages précieux de l’état actuel de la biodiversité mais aussi pour conduire à partir de données scientifiques précises les actions à mener pour préserver la diversité du vivant. Le consortium SoL a pour ambition de proposer une infrastructure dédiée à ces données aux acteurs du domaine et favoriser l’utilisation de ces données par différentes communautés scientifiques.
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10h45-11h00 : Pause
11h00-11h30 : Locustream Open Microphones – Acousticommons : des ressources partagées pour réinventer l’écoute par Peter Sinclair (Locus Sonus Vitae, ESAAIX – École Supérieur d’art d’Aix-en-Provence).
Locustream Open Microphones est un dispositif qui est consacré à la capture d’environnements sonores (Soundscapes) locaux et à leur transmission en direct via Internet. Locustream est aussi un réseau de personnes qui entretiennent ces microphones et d’autres qui utilisent les sources audios qu’ils génèrent pour une diversité de réalisations artistiques et scientifiques. La problématique qui anime ce projet, qui évolue aujourd’hui depuis plus de 15 ans, concerne la façon dont l’écoute qui passe par une médiatisation (écoute étendue à distance) peut modifier notre perception de l’environnement.
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11h30-12h00 : Du laboratoire aux gestionnaires, comment étendre l’utilisation des outils développés en écoacoustique par Juliette Linossier (Biophonia)
L’écoacoustique est en plein essor pour compléter les méthodes traditionnelles de suivi de la biodiversité. Développée par les laboratoires de recherche, elle est mise en œuvre par une pluralité d’acteurs ayant pour objectif de décrire, quantifier et évaluer les dynamiques complexes de la biodiversité. Ainsi, afin de répondre à ces objectifs et donc être utilisé comme indicateur, notamment au sein des VEB, Variables Essentielles de Biodiversité, il est nécessaire d’être en capacité d’adapter les outils pour qu’ils soient utilisables/compris par le plus grand nombre tout en renforçant leurs fiabilités.
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12h00-12h30 : Modéliser la connectivité acoustique : apports des outils de l’écologie du paysage et de l’écologie des communautés par Jean-Yves Barnagaud (EPHE, UMR CEFE)
L’écoacoustique propose à l’écologie du paysage une nouvelle manière d’appréhender les propriétés émergentes des socio-écosystèmes. Elle reçoit en particulier l’intérêt des porteurs de politiques publiques, qui y voient une convergence entre valorisation du patrimoine rural et promotion de la biodiversité. L’idée de connectivité acoustique est à ce titre particulièrement élégante, car elle s’inscrit naturellement dans la rhétorique des trames qui ont la faveur des stratégies de gouvernance en faveur de la biodiversité. Son opérationnalisation nécessite une définition structurée par le dialogue entre des champs disciplinaires aux corpus théoriques et méthodologiques éloignés.
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12h30-14h00 : Pause
14h00-14h30 : NoiseCapture, une application mobile de recherche participative pour l’évaluation des environnements sonores par Judicaël Picaut (UMRAE, Université Gustave Eiffel-Cerema).
L’application NoiseCapture permet à chaque utilisateur d’évaluer son exposition au bruit, de décrire son environnement sonore à l’aide de mots-clefs, puis d’exporter toutes ces informations dans une base de données communautaire. Grâce au nombre considérable de données collectées depuis 2017, par plus de 100 000 contributeurs, et sous réserve de pouvoir qualifier la qualité de la donnée, il devient désormais possible de construire des cartes de bruit réalistes, utilisables par les collectivités, mais également au bénéfice de la recherche.
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14h30-15h00 : La plateforme web « Sons de France » : un outil innovant dédié à la description des sons d’ambiance. par Joséphine Simonnot (CNRS) & Rémi Adjiman (CNRS)
La Sonothèque « Sons de France » propose des sons d’ambiance et des réponses impulsionnelles en haute qualité à l’intention des professionnels de l’audiovisuel et des milieux sonores (soundscape). Son interface permet d’effectuer des recherches selon différents critères ou par mots clés (Rémi Adjiman, SATIS). La plateforme Telemeta développée pour les archives sonores du Musée de l’Homme sera également présentée.
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15h00-15h30 : Du programme de sciences participatives Vigie-Chiro au suivi de la faune nocturne par Yves Bas (MNHN)
Vigie-Chiro est un programme de sciences participatives ayant pour objectif de suivre l’évolution des populations de chauves-souris de France métropolitaine depuis 2006, sur la base d’enregistrements acoustiques standardisés. Avec aujourd’hui plus de 20 000 sites échantillonnés par près de 800 participant-es, la quantité de données a vite mis en évidence l’importance de mobiliser des techniques d’apprentissage machine pour automatiser le traitement. Un important travail méthodologique a également été mis en œuvre pour contrôler l’effet des erreurs d’identification par les algorithmes utilisés. Cette automatisation a également ouvert des opportunités d’élargir le suivi à d’autres groupes taxonomiques, notamment les sauterelles.
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15h30-16h00 : Structure et fonctionnement des communautés acoustiques au sein de l’observatoire ORCHAMP : protocole et données préliminaires par Camille Desjonquères (CNRS, UMR LECA)
La cadence des changements globaux semble s’accélérer continuellement, entraînant des remaniements de l’assemblage des espèces pouvant affecter le fonctionnement des écosystèmes. L’utilisation du suivi acoustique s’érige en solution potentielle pour un suivi autonome et automatisé des dynamiques et de l’activité des espèces au sein des écosystèmes. Le suivi acoustique au sein de l’observatoire ORCHAMP vise à améliorer la compréhension de l’impact des changements globaux sur les fonctions écosystémiques tout en développant de nouveaux outils acoustiques pour le suivi et la modélisation des dynamiques écosystémiques.
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16h00-16h30 : Suivis écoacoustiques de la biodiversité dans la Zone Atelier Pyrénées Garonne par Maxime Cauchoix (SETE), David Funosas (Université de Caen) & Luc Barbaro (INRAE)
La Zone Atelier Pyrénées Garonne (candidate eLTER) est un cadre privilégié pour conduire des recherches en écologie acoustique intégrant des suivis de la dynamique de la biodiversité et des activités humaines (agriculture, foresterie, pastoralisme, gestion de l’eau). Nous présentons et discutons ici les premiers résultats des dispositifs intégrés de recherche écoacoustique en cours sur les changements à long terme des communautés d’oiseaux, la dynamique des paysages agricoles et forestiers en plaine et en montagne et la caractérisation et l’identification automatisée multi-taxa par algorithmes d’IA.
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16h30-17h30 : Discussion générale